samedi 15 mai 2010

Tora tora tora

Vous vous souvenez de ce film, ancêtre des 3d ou pendant 2 h des bombardiers bombardaient fort au Japon ? Moi je me souviens un peu du bruit, de la fureur et des attaques. Beau film au demeurant sauf que j'étais contente de ne pas y figurer....
Hier j'ai assisté à un remake animalier de ces attaques en piqué impressionnantes ! Je me promenais avec la double mission de sortir ma chienne et de promener mon petit fils Joseph. Evidement dès que je sors je suis suivie par Chamallow, chat de Malo(c'est moi), qui ne veux pas me quitter d'une semelle et qui accompagne mes ballades même en neige profonde !!
Donc hier, pas surprise, je laisse la chatte nous suivre et préoccupée par l'éveil de mon petit fils je lui parle des arbres et des feuilles, des voitures etc....afin d'enrichir son vocabulaire. De ce fait je ne me soucie pas de mes animaux bien rodés à se promener dans mon quartier.
Après un bon quart d'heure je suis alertée par une cacophonie impressionnante et je vois derrière nous 2 fat corbeaux sur une branche perchés, tout excités à la vue d'une proie....Ils commencent à s'envoler et à survoler en piqué ladite proie en braillant de plus belle . Mais la proie s'avère être mon chat.....Enfer et damnation, mon sang ne fait qu'un tour, comme la poussette d'ailleurs et me voilà au galop chargeant les volatiles en claironnant des insultes bien senties et fort à propos. Mais le temps que je franchisse toute la distance les bestioles avaient précisé leurs intentions en frôlant de plus en plus fort ma chatounne interloquée et peu rassurée. Les sales bêtes ne semblent pas du tout intimidées par mes imprécations et gueulent encore plus fort....on ameute tout le quartier....Joseph qui croit qu'il est au cirque rit comme un fou....c'est pour lui à la fois le grand huit et la basse cour ! il adore...S'ensuit alors une pose de limite en bonne et due forme de ma part envers les corbacks peu dociles ou je leur explique qu'ils n'ont pas intérêt à toucher un poil de ma chatte (pas de ricanement au dernier rang please !!) sinon je les plume au beau milieu de la place publique. La scène est violente, interdite aux âmes sensibles mais efficace...les corbeaux regagnent leur branche en lâchant des petits mots désagréables et bien pensés pour tenter de se venger de ma victoire. La bave des corbeaux n'atteint pas la grand'mère en furie !!! Puis la vie calme reprend son cours et je vois à ce moment là les visages des passants.....hilares ! J'ai pris mon air de "c'est normal" "tout est sous contrôle" "je ne suis pas folle"....j'ai rigolé seulement quand j'ai passé le coin !

mercredi 5 mai 2010

Un auteur à dévorer Pascal Mercier

Pascal Mercier comme son nom ne l'indique pas est germanophone, Suisse et polyglotte. Il vit à Berlin, enseigne la philo et est superbement traduit en français par Nicole Casanova (Brava !!)
2 romans récents à son actif. Le 1er "train de nuit pour Lisbonne" est le récit de la quête d'un homme, prof à Zürich qui part sur les traces d'un poète Prado, dont il pressent la sororité d'âme ....cette étude ou cette poursuite devient la métaphore de sa propre remise en question, de ses doutes, du sens de sa vie. Comment un prof sage et terne peut devenir fantasque et audacieux se lachant et s'autorisant un romantisme forcené.....passionnant !
Le 2ème roman est "L'accordeur de piano" se passe autour de l'opéra de Berlin et à Genève. Mais aussi au Chili, à Paris dans ce monde cosmopolite des musiciens suisses cultivés (j'en connais plein des comme ça...). Un ténor est abattu sur la scène de l'opéra lors d'une représentation de Tosca. Les enfants jumeaux de l'assassin présumé qui ont leur propre histoire compliquée, très compliquée...tentent de relire l'histoire de leur parents, de leur famille, leur histoire afin de comprendre les ressorts secrets qui sont à l'origine du drame, et aussi témoigner de ce que ce drame a engendré. L'analyse des psychologies de ce roman à 4 mains est d'une incroyable finesse, d'une précision chirurgicale et nous entraîne dans une spirale d'émotions trop longtemps retenues ou le silence joue un rôle déterminant dans ces destins liés. On connaît la chute dès le début et malgré cela la lecture est haletante, on ne lâche pas l'affaire tant que tout n'a pas été dit, on est pris par ces personnages étranges, à la fois proches et lointains, au passé sulfureux, au présent composé.
Une lecture plus que recommandable et ou la musique joue le rôle principal de fait !

samedi 1 mai 2010

back from China

Le scoop de ma vie actuelle a été ce fantastique voyage à Beijing....accueillie par ma copine d'enfance dans son cosy logis avec tout le confort de l'expatriée et le chauffeur si nécessaire j'ai pu me laisser aller à regarder émerveillée comme une enfant, comme quelqu'un de libre et de serein, sans idées préconçues (ou si peu !)...
Premier séjour en Asie et premier survol de la Sibérie, de la Mongolie (très impressionnant !)et petit dej dans l'avion à l'aplomb d'Oulan-Bator....Quel romantisme ! Le vol lui même fut un miracle car quelque part en Islande un volcan avait chargé l'atmosphère d'une quantité phénoménale de cendres et autres particules sur tout le nord de l'Europe et donc en interdisait le survol....Notre avion a pu décoller à condition de revoir sa route vers le sud (Iran, Turquie plutôt que les républiques Baltes) et juste après le décollage l'aéroport de Roissy fermait ainsi que tous les aéroports de France et d'Europe du nord.
Arrivée la veille d'un wend nous décidons de remettre à plus tard la visite des sites "touristiques" et de nous focaliser sur les marchés locaux (brocante, soie, perles, oiseaux, fleurs, quartiers populaires de Hutongs insérés dans une ville ultra moderne etc...)
La semaine suivante a commencée par une expédition vers et sur la grande muraille séparant les Mings du reste du monde. La vision est impressionnante de cette construction qui n'a rien de rectiligne ni d'horizontal....le mur serpente sur des crêtes, descend dans des vallées, grimpe des escarpements, change brusquement de direction comme si tout à coup sa promenade suivait le fil de sa pensée fantasque et capricieuse. Pas de construction à proximité, juste la nature bourgeonnante et les arbres en fleurs.
Pour y aller on prend une autoroute qui semble ne jamais devoir quitter Pekin, on traverse des kilomètres de quartiers récents et de périphériques surchargés. Tout le monde bouge....Puis un petit air de campagne se fait sentir et on quitte l'autoroute pour traverser une de ces petites villes dont le nom n'évoque rien....on doute même que ce lieu existe sur une carte....Mais ho surprise le petit patelin est plus peuplé que Lyon, l'éclairage public est solaire, les mobs et vélos sont électriques, la ruche est bourdonnante....donc plein de gens considèrent cet endroit comme le centre du monde et on en ignore tout.
L'autre surprise a été le remplacement des vélos que je m'attendais à voir en quantité gigantesque par des voitures en flot ininterrompu quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit...et beaucoup de bus, de métros....et quelques vélos équipés pour remplacer une auto : siège enfant, remorque, double guidon et plusieurs personnes dessus ( il est très fréquent de voir des vélos porter 3 personnes sur une voie le long de l'autoroute !!)
La population chinoise de Pékin est très variée, des vieux, des jeunes bien sur mais surtout des hyper branchés, et des archaïques...une vie à plusieurs vitesses. Evidement des riches et des pauvres mais la grande majorité est une classe moyenne, éduquée, active, moderne se focalisant sur l'éducation de l'enfant unique dont on attend tout et auquel on donne tout. L'enfant roi a les épaules chargées des espoirs de 2 générations. Il est au centre d'une constellation de 2 parents et de 4 grands parents aux petits soins qui n'ont que lui....C'est frappant ! Ces enfants sauront ils gérer les frustrations ? devront ils payer la retraite de leur 6 ancêtres ???
Que dire des temples, citées interdites ou monastères ? la première chose remarquable est la dévotion à la beauté, l'immense raffinement, le soin dans l'exécution et l'espace consacré aux parcs, jardins, lacs et autres rives fleuries et paysagées.
Les bâtiments témoignent de l'extravagance de détails au service de l'honneur des monarques hommes ou femmes. La vie de palais était inouïe de préciosité et côtoyait des cours et des quartiers dont l'immense population n'avait d'autre fonction que de servir cette débauche de raffinement et d'exigence qu'était la vie d'empereur. La beauté est partout, elle imprègne l'âme......Les chinois sont doués en beauté....ce n'est pas tout de la souhaiter, encore faut il savoir la créer....et de toute évidence elle touche et concerne tout le monde.
La ville moderne n'a rien à envier à aucune capitale au monde.... l'architecture y est foisonnante, puissante, impressionnante, et on reconnaît la même dévotion des constructeurs que celle qui fut de mise dans les temps anciens. Les immeubles sont pharaoniques, les avenues gigantesques, les ronds points se traversent en 10mn à pied, les formes et structures sont extravagantes. On se promène dans cette ville avec des yeux au superlatif !! des yeux qui n'en croient pas leurs pupilles !!! La cité olympique en est une illustration : stade en forme de nid de poule, immeuble en forme de flambeau....ou encore l'opéra en forme d'oeuf face à l'entrée de la citée interdite...on en reste tout interdit !
Il est amusant de revoir les idées reçues et sûrement étayées de la cruauté chinoise (ils mangent les chiens.....???) tout en observant les vieux et leurs oiseaux dans les parcs. Beaucoup d'hommes et de femmes se baladent en ville avec une cage ronde recouverte d'une housse sur mesure en coton bleu ou grège qu'ils tiennent par un crochet, puis ils vont dans un parc et accrochent leur cage à une branche...les copains en font autant et la vision d'un grand arbre rempli de cage dont les hôtes se répondent dans un vacarme assourdissant de chants d'oiseaux, et au pied duquel des gens vautrés dans l'herbe jouent au majong, aux cartes, aux dominos, au jeu de go etc....un vrai tripot champêtre et une vision assez paradisiaque !!! Un art de vivre particulier....et dépaysant !
Je pourrais parler des heures de ce que j'ai vu : l'espace dévolu à l'art moderne 798 art zone ou Dashanzeu (ex complexe d'usines modèles dans les années 50) un immense quartier de galeries, de musées, de boutiques, de bistrots dont le thème unique est la diffusion de la créativité chinoise débridée !!! peinture, sculpture, installations, images, photos, modelages dignes des plus hauts lieux de l'art de la planète ! C'est drôle, c'est sérieux, c'est extravagant, c'est fou ; c'est une pensée, une liberté.....et c'est beau !!!
Pendant tout mon séjour je me suis fait la réflexion que ce pays allait vite, qu'il avait le courage de ses choix, qu'il commençait à bénéficier des choix politiques plus que discutables des années plombées, que les sacrifices avait enfin un sens....que la terrible organisation communiste avait donné le moyen ou la solution à un problème insurmontable : le surnombre et l'archaïsme. Comment auraient ils pu faire autrement ??? Je me suis posé cette question tout le temps et le grand timonier m'est doucement apparu sous un autre angle. L'histoire nous dira.....le résultat actuel est juste bluffant ....On se sent lents, mous, désemparés face à cette énergie ! Ils n'ont vraiment rien à apprendre de l'Occident....
Quant au shopping (pour finir sur une note légère) il est tout simplement fou.....une variété infinie d'objets ravissants, de soies chatoyantes, de laines magnifiques, d'artisanat amusant et soigné : une visite à Panjiayuan (des puces immenses) est un must absolu, un régal pour l'oeil et l'imagination. Les fringues fac simile sont aussi une grande attraction....j'ai même vu un tapis de taxi Gucci marqué "made in Italy".....