lundi 27 juin 2016

Abus de pouvoir et prise d'otage

      Dans la sphère privée il arrive qu'on ait à utiliser des termes forts généralement destinés à la vie politique. 
     Dans le quotidien d'un couple mal bâti certaines forces en actions positionnent les protagonistes comme des pions d'échiquiers dont à la fin il ne demeure que le vainqueur...et c'est la fin du couple. Le couple ne vit sereinement que dans un équilibre de forces bien réparties entre 2 adultes consentants (cons-sentant....qu'on s'entend) et beaucoup de communication verbale ou non verbale sans parler de l'amour...vaste sujet !
      On peut se montrer l'amour par l'écoute, par les gestes, par la sexualité, par l'attention sans pour autant formuler quoi que ce soit. L'amour sait lire tout cela...et si la lecture ne se fait pas c'est que l'amour a été remplacé par la peur et tout ce qui en découle, par les névroses installées, les pièges de l'exaspération. Quand la coupe est pleine bien fort est celui qui peut l'empêcher de déborder !
     Dans la rupture, le chaos remplace les usages sages...personne ne reconnait l'autre paré comme un démon ! L'ange et le diable s'affrontent, chacun se prenant pour l'ange bien sur ! Mais le diable veille...il est là pour rendre les choses bien glauques parfois. Les incompatibilités ont dominé les sentiments. On se "désaime" et on s'en veut. selon le ciel adage "on se veut on s'enlace, on se lasse on s'en veut". On punit l'autre de ne pas avoir fait, ou d'avoir trop fait.
Et quand les sentiments ne sont pas bienvenus dans le débat, la crise tourne autour du matériel, Il faut gérer la séparation matérielle sous peine d'enlisement dans une situation sans suite. Séparer les lieux de vie, les comptes en banque, les objets porteur d'un titre de propriété. C'est mon livre, c'est ta chemise, rend moi ma clef... La difficulté à laisser l'autre partir "en vrai" va trouver là un magnifique territoire de stratégies de prolongations infinies... Je vais garder ses affaires, je ne vais plus lui répondre, je vais faire le mort, je vais disparaitre non pour moi mais par revanche. La curiosité étant la plus forte s'en suit une sorte d'espionnage par divers moyens peu avouables (réseaux sociaux divers, faux amis communs etc...selon l'imagination ou la machination...Et au lieu de disparaitre définitivement, on continue d'exister par l'exaspération suscitée chez l'autre. Et ainsi on retarde le moment fatidique de la vraie séparation, de la vraie explication éventuellement. On crée un faux lien en gardant l'autre en otage. On abuse de ce pouvoir non raisonnable ni raisonné de venger son ego malmené.
     C'est humain mais niveau école primaire, et c'est dommageable. Si on sème des clous, il faudra se torcher avec des tenailles ! C'est dans ce cas que les bons souvenirs disparaissent englués dans un magma de rage aveuglante; ou surnagent dans une condescendance affichée, et c'est affligeant ! On devient victime de sombres années perdues au profit d'un moins que rien au lieu de se réjouir des bons moments partagés malgré tout.
Adieu l'ami....garde ce que tu veux, je ne resterai pas en otage. Garde tout, moi je ne garde rien, j'élimine.