samedi 12 octobre 2013

poisson rouge ou comment survivre à tout ça !

Le poisson rouge est serein, il a déjà oublié l'outrage que sa poissonne ou que son voisin lui a fait subir. Son koy de voisin ne l'a pas salué ce matin, sans raison ... il n'a pas fait mine de s'excuser ou de regretter !
Le meilleur moyen que son passé ou que ses souffrances lui soient épargnés est de les oublier. L'oubli est le procédé le plus efficace contre les remontées acides qui pourrissent la digestion après ingestion. Ingérer des poisons est toxique ! Le poison est là pour faire de la pensée le territoire de la culpabilité, de la mauvaise conscience, du malheur des pensées qui virevoltent, qui obsèdent, qui polluent par leur récurrence amère. Le poison est fauteur de troubles. Le poison agit pour faire honte à celui qui l'absorbe, pas à celui qui le prescrit ! Le poison manipule les crédules et les coincent en eaux troubles.

Si j'oublie tout c'est qu'il faut tout oublier pour survivre à mes turbulences intérieures, chasser le mal par tous les ports de mon corps, les porcs qui m'entourent, les pores de mon âme. Oublier les échecs et défis non relevés, oublier les entreprises ratées, les enfants mal élevés, les élèves mal enfantés, les amis qui n'en sont pas, les faux amis et les faux pas, faut pas ressasser....mais faut pas déconner ! qui peut oublier si ce n'est en rendant mayonnaise le disque dur ? Car ça marche, enfin souvent ! Oublie-t-on l'enfance, l'enfance de lard, l'art de l'enfance qui subit et triomphe par une gloire honteuse, l'enfance qui nous colle une famille sur le dos de la cuillère, un dos d'âne du destin qu'on se coltine en vain. C'est assez dit le bas de laine qui se cache à l'eau comme le poisson qui coule dans l'oubli.....

Et la colère ? avez vous déjà vu un poisson l'écume aux naseaux ? Un poisson plein de poison, qui crache son venin et ravale l'amertume...dans son bain rien ne transparait, l'eau est limpide et transparente, pas parente mais amie ! Elle efface les ennuis sans qu'elle les nie mais en les lavant avant de remonter au grand jour comme une bulle qui éclos à la surface de l'onde de choc quand on réalise l'affront du désamour....


samedi 7 septembre 2013

livre d'images

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dimanche 11 août 2013

Territorialité Houataise : la légitimité !

Plus le territoire est petit plus le sentiment de lien est fort et passionnel. C'est en tous cas ma conclusion pseudo scientifique  d'une observation peu objective d'un phénomène auquel ma présence induit un biais évident....Donc rien de rigoureux dans ce qui suit, juste des supputations délirantes d'un être doué d'une sensibilité exacerbée !!!
Si le territoire s'appelle HOUAT (petite ile du Morbihan au large de Quiberon, Bretagne sud) alors les passions se déchainent l'air de rien, l'air de ne pas y toucher, l'air indifférent presque mais cette légèreté est tout à fait feinte. Il n'y a rien de léger à Houat, ni la lande ni les gens.
L'ile d'abord est un rocher acéré sur sa côte sud et attendri par la fougère sur sa côte nord. Mais la fougère ne trompe personne : l'ile est rude point barre. Rien n'y pousse ou presque, quasiment pas d'arbres (sauf les récentes plantations acharnées des estivants propriétaires), pas de fleurs. Pas d'animaux dans la lande autres que des lapins mixomateux et quelques faisans importés avec les roses trémières et très récemment les agapanthes.
La pêche a permis aux habitants, les vrais, ceux d'origine, de survivre même si elle a tué pas mal quand même. Ici on vit et on meurt...c'est selon sa chance. Pas de douceur, pas de câlins ...ici on survit et seuls les forts y trouvent du confort. Les autres galèrent... Avez vous déjà vu des galériens épanouis et bienveillants ? à Houat on n'a pas cette faiblesse, on blesse dès que possible comme si on s'octroyait un crédit. Un coup d'avance en quelque sorte....
Il fut un temps lointain ou l'église, le recteur et l'absence de télé fédéraient les villageois autour du cidre ou de la bière, ou les échanges allaient bon train mais pas en parole. A Houat on échange tacitement, on ne parle pas, on est des taiseux...
Les estivants sont venus peu à peu, au compte goutte. Les plus authentiquement épris de simplicité rustique et maritime tout d'abord. Ils campaient loin du village. Ils étaient vaguement tolérés mais peu appréciés. Même leurs sous ne tentaient pas les gens qui n'en avait peu l'usage. Mais leur amour sincère, leur acharnement a porté des fruits et des maisons abandonnées se sont transformées en cabanons d'été pour parisiens en mal d'authenticité. Là ils ont été servis... Une authentique hostilité, un authentique mépris. Quelques larcins plus loin, et quelques pillages plus tard, les enfants des uns ont joué avec les enfants des autres et l'étranger est devenu moins étrange, comme dans les colonies ! Mais les locaux sont restés attentifs à ne pas s'assimiler...les plus fauchés ont vendu les maisons des grand'mères, les indivisions les plus improbables se sont réunies...Il suffisaient d'attendre des nouvelles des 7 cousins partis gagner leur pain sur de gros bâtiments très loin, St Pierre et Miquelon, Les iles lointaines....les nouvelles pouvaient mettre 15 ans à arriver ! les parisiens étaient tenaces et les Houâtais pauvres !
Nous arrivons 100 ans plus tard (âge des premiers baux emphytéotiques) à la période qui nous intéresse : Hic et nunc, ici et maintenant.
La période que je suis en mesure d'observer a 37 ans cette année. Je suis devenue "légitime" à mes yeux le jour de juin 1976 ou mon fiancé m'a ouvert sa maisonnette reçue en héritage. Ni eau ni électricité, une excentricité de vacanciers !  Il nous a fallu 10 ans pour l'investir de sa nouvelle fonction : maison de famille passionnément aimée dans une ile d'élite ! Nous étions les "happy few"fiers d'en être !
L'ile a changé, l'électricité s'est répandue et la télé avec, on a cessé d'aller chercher l'eau au puît et d'y discuter les nouvelles du jour, on a même goudronné les chemins à la suite de débats houleux qui animent encore les amoureux du pur et dur !
Le nombre de vacanciers s'est multiplié, les authentiques autochtones ont fui le village et se sont installés dans de belles villas flambant neuves aux abords du nouveau port. (L'ancien port a subi une tempête qui l'a ensablé en une nuit....Il ne s'en est jamais remis !). Il y a eu 2 sortes de vacanciers : les discrets et modestes qui acceptaient leur étiquette de vacanciers, qui ne se prenaient pas pour des loups de mer aguerris, qui ne singeaient pas le Houâtais d'origine. Et puis les autres ! Des facheux....qui semaient un climat d'illégitimité autour d'eux. On en était ou on n'en était pas ! Le club fermé des légitimes aristocrates d'opérettes de Houat auto proclamés. (Oper'Houat !). Ceux là sont restés facilement reconnaissables : ils marchent l'air fermé et rude des locaux, s'habillent de vareuses délavées et de shorts percés, singeant la pauvreté et la simplicité, ils sont cul et chemise avec 1 ou 2 alcooliques ou pêcheurs ou les 2 afin de montrer leur intégration donc leur légitimité territoriale. Leurs maisons sont pleines de filets de pêche et autre flotteurs de verre. Et ils toisent les pauvres pêcheurs, je veux dire les vrais touristes, vacanciers assumant leur position, ne dépassant pas les limites de la décence et de la dignité, qui admirent l'ile avec des yeux neufs, sans prétention, sans obligation pseudo intellectuelle et esthétisante du BON gout des gens BIENS....
Si la vie vous pose sur l'ile en toute légitimité et que les cahots conjugaux décident d'un momentané exil politique, alors les langues se déchainent, on crache sur ce que l'on a embrassé, car ici c n'est pas l'être qui compte, on n'aime personne, mais la connaissance et la reconnaissance. La non reconnaissance même momentanée vous illégitimise ! La population parigo-arrogante s'octroie des droits quasi divins sur votre pauvre personne, déjà blessée par sa propre histoire, et vous voue aux gémonies. Vous vous mettez alors à entendre des voix derrière votre dos qui commentent vos crimes imaginaires.
Curieusement les autochtones frustres et méprisés bien que courtisés bassement vous parlent alors enfin ! ils reconnaissent en vous l'ennemie de leurs ennemis. Ils vous parlent des autres, des méchants, des hautains, des vilains avec une humanité compatissante et vous prient de trouver ci joint leur affection ! Moment  touchant et savoureux.
Le temps passe et soigne toutes les plaies ou presque. La vérité finit toujours par ressortir au grand jour. La bêtise humaine par contre est solide dans ses bottes, même le nez dans le sale, et pollue le bon air breton de ses remugles métropolitains.
L'ile déchaine des passions et soigne les plaies. Elle ne laisse personne indifférent surtout quand on y a planté des racines aériennes si subtilement ancrées. On y revient ou on la hait. Pas d'entre deux. Le retour est commenté, salué, méprisé, abhorré, fêté...rarement indifférent.
Quand on souffre sur l'ile c'est comme quand on se fait piquer par une ortie : il y a toujours dans le périmètre ce qu'il faut pour traiter la blessure !



















mercredi 29 mai 2013

Se taire pour bien dire



Quel pouvoir ont les mots ? les jolis mots, les gros mots, les mots pour te plaire, les mots qui blessent, les mots tus et bouche cousue...Les non dits et les trop dits.
Il faudrait créer un comité de lutte contre le pouvoir abusif des mots, la cruauté des maux, la dictature de l'expression verbale, le procès verbal, le verbe qu'on ressasse des jours entiers, les insultes, les moqueries, la méchanceté des mots.
je vote qu'on devrait pouvoir déshabiller un son de son sens, un mot de sa sémantique....toc et que le mot "cheval" puisse signifier "jolie fille" aussi bien que "boucherie chevaline" ou "fille trop grande" ou "pmu"........
mais je suis bien trop ambitieuse ! Lisez plutôt " j'aime les promenades au clair de lune avec mon bien aimé" et ainsi la critique que je m"adressais devient une phrase douce et sans piège....du fiel au miel.
Bref je refuse qu'un seul mot puisse transformer une belle journée en déprime, une légèreté en lourdeur, une tranquillité en tristesse, un baiser en douleur ! Unissons nous contre la dictature du sens et que les mots deviennent insensés à l'envie à l'anarchie.
Les mots de gauches ne sont pas sinistres, les mots de droite n'ont pas le droit d'être droits, mais les mots dits sont souvent maudits, quand les mots tus tuent tout de même.
et vive le chat Rabia pour la paix des échanges et les échanges de paix

vendredi 17 mai 2013

les gros yeux

regards sur la grande bleue

un rêve un peu fou

Quand plusieurs rêves collusionnent...Brain storming familial.

Mon premier rêve c'est la construction d'une maison ménageant au mieux l'écologie et mes finances, une isolation parfaite, un chauffage par le soleil ou les énergies renouvelables, un design high tech...de la lumière, du soleil, du terrain, de l'eau....On revend même nos KW à l'EDF !
Des maisons cubes individuelles, en bois et verre (triple !) autour d'un espace commun, et determinant sur l'extérieur des espaces privés.
Mon autre rêve est un lieu familial ou chacun est légitimement chez soi, donc un lieu dont les regles de vie sont pensées, les règlements de propriété aussi : chacun de mes enfants est également propriétaire et investi dans son propre lieu. On pourrait dire un hameau familial. Les réunions de familles peuvent s'y dérouler mais aussi des retraites solitaires dans un domaine aimé.
La vie doit y être douce....des bâtiments clairs et beaux, indépendants les uns des autres. Des terrasses privées à chaque maison, ainsi que des parties communes : jardin, piscine, terrasse de famille.
Chacun de mes enfants reçoit un titre de propriété et s'engage à entretenir son lot. Les décisions sont collégiales. Le but est la pérennité de l'ensemble...l'usage de l'héritage est déterminé mais la jouissance est immédiate (pas besoin d'attendre la mort de môman).
On peut imaginer des jeunes enfants venant seuls, avec la présence d'un adulte de la famille dans la maison d'à coté, une maman qui vieillit avec la certitude que l'année sera ponctuée de visites joyeuses...On peut imaginer la requisition de l'ensemble pour une fête privée (les 40 ans de qq qui ne veut que ses amis à  sa fête) etc...plein d'avantages donc !
Les inconvénients existent : devoir de lieux quand on a envie d'aller faire autre chose ailleurs...oui mais chaque batiment peut être mis à la location semainière pendant la saison. Besoin d'intimité avec sa propre famille : oui mais on peut jouer sur les dates ou sur son autonomie psychique ! ou sur le dialogue. Bref des solutions existent !
Adultes et enfants ont leurs spots plaisir : piscine (bio svp, avec plage et couloir de nage), trampoline, balançoires et tas de sable, solarium, sauna (?), table pour les dejeuners en commun, pour les dej des enfants etc....
La piscine est sécurisée absolument et à quelque distance de la maison. Personne n'a à subir des cris stridents des kids....
Plusieurs jardins se côtoient : potager, fleurs, arbres fruitiers, plantes d'ornement, champs sauvage, mais bien sur des lauriers roses et des roses trémières....
Il y a un village pas loin, on est à moins de 4h de Genéve, on peut aller passer une journée à Aix, Toulon, ou sur le bord de mer distant d'une toute petite heure...
Ce n'est pas une utopie même si pour le moment seules mes fonctions oniriques ont fonctionné !
Les enfants, comparons nos rêves !


jeudi 16 mai 2013

Ouf je reste !

Quand j'ai ressenti les gens qui visitaient ma maison comme des envahisseurs je me suis posé des questions..ou plutôt j'ai cessé de m'en poser : j'avais la réponse ! Je n'ai pas envie de vendre...
J'ai seulement besoin de revisiter mes habitudes de vie, mes besoins, mes manques : ma famille principalement...et bien sur quelques amis.
Mais ma vie ici c'est aussi l'occasion de recevoir des tas de gens, d'amis, de connaissance, d'hôtes que je ne voyais pas de cette manière et avec cette intensité, cette qualité auparavant. Entre les visites je suis libre, je suis créative, je peux rêver en toute quietude. Cette maison est le lieux de tous ces possibles là. C'est aussi le point de départ de balades dans le Maroc, à quelques heures de route, dans des endroits magnifiques voire merveilleux.
Personne ne peut m'obliger à subir cette maison...surtout moi. C'est là la plus grande liberation : je ne dois rien à personne, je ne dois pas justifier un choix par un devoir, je ne dois pas m'imposer une punition pour avoir décidé abruptement une option de vie imprévue et fantasque. Ma maison est un plus, pas une prison. Je suis libre d'en profiter, libre de ne pas en souffrir plus que de raison. J'ai le droit de rentrer en Europe, d'y passer autant de temps que je veux, de ne pas passer tout mon temps ici ! A moi de me laisser guider par une alternance positive.
Quand je suis trop longtemps ici, je me coupe trop des enfants et certains écarts se creusent. D'autres au contraire se comblent quand la sur-cohabitation laisse la place à une délicieuse distance. Les liens changent de forme, à moi de garder une harmonie dans le changement.
Ma maison est pleine de charme, de lumière, de couleurs, de potentiel, d'accueil, de silence, de vie aussi....et la vue depuis la terrasse est unique, précieuse.
La cité est une enclave elitiste. Seuls les habitants en sentent le pouls qui rythme sa vie, parfois calmement, parfois fiévreusement et même violemment aussi ! Ce pouls marque une appartenance, une familiarité, une sororité (fraternité) qui me donne le sentiment d'être importante, vivante, accueillie, protégée mais parfois sollicité dans une sorte d'exigence qu'on exerce seulement sur les proches.
Cette maison me donne donc une forme de famille. Je me sens des liens, des devoirs, des privilèges.
Et comme dans toutes les familles, il est classique d'avoir besoin d'air et de retour sur soi, besoin de ne pas y être, pour mieux y revenir !!

samedi 20 avril 2013

to sell or not to sell : hésiter c'est ne pas savoir !

Ma petite maison...je l'aime bien et pourtant je n'y suis pas super bien.
 Ma maison est un ensemble, une partie d'un tout.
Ma maison est parfaite....Mais...
Elle est située au bord de l'eau, de l'atlantique dans une zone ou la baignade est dangereuse, ou la plage n'est pas fréquentable pour une femme seule, ou les murs suintent d'humidité, dans une cité un peu sale et un peu bruyante, ou l'été la vie y est infernale. La ville accueillant tous les marocains qui ont trop chaud à l'interieur des terres, donc quelques millions !!!
Elle est au Maroc ou les administrations sont très procédurières et rendent la vie quotidienne assez casse tête, tres dure pour les nerfs, assez incohérente, arbitraire aussi. Si on n'est pas la femme d'un homme, notre voix a du mal à raisonner ! Lassitude administrative...qui sera pareille ailleurs dans ce pays !
Ma maison est mauvaise pour mes articulations arthritiques si j'y vis trop longtemps.
To be or not to be a residente ?
To sell or not to sell
To buy or not to buy (ailleurs)
Ma maison a un excellent ratio de qualité par rapport à l'investissement. Elle peut rester un joli point de chute pour des séjours touristiques si je vis en Europe ou une charge si je veux vivre ailleurs au Maroc.
Si je la vends "bien" c'est mieux que si je la vends "bof".
Une fois vendue mes sous resteront sans doute au Maroc, alors qu'en faire ? acheter....case départ (ou rester).
Que faire de mes meubles ? j'ai de quoi meubler une maison avec 3 chambres....
Ailleurs ou j'aimerais éventuellement m'installer c'est très cher. La qualité de mon logement sera nettement inférieure à la qualité actuelle même si je double la mise.
Aie aie aie
Que faire si ce n'est s'en remettre au destin : mon acheteur présumé saura t il me faire une proposition non refusable ? si c'est le cas, je vends...sinon je garde ! La balle est dans son camp...

samedi 13 avril 2013

Inspiration

Dans l'art il y a l'art et la manière. La manière est un truc, un tic, une habitude, un style, une méthode, une manie....Dans l'art il y a l'inspiration sauvage et la réalisation qui parfois se police un peu trop, parfois pas assez ! c'est alors abscons comme la lune dont on est sensé tirer son influx.
Parfois c'est l'inspiration qui est trop polie, trop jolie, trop assagie, trop intellectuelle. Elle devient une construction et plus un souffle. L'idéal c'est quand le souffle décoiffe, quand il se fait maelstrom, chergui, föhn, bourrasque, simoun, ouragan, tornade ou simple brise. Mais que ca remue de soi même, sans soufflerie gonflante.
Puis il y a la mise en plis, la mise en forme. Quand la forme trahit le fond l'art s'efface devant le labeur ou l'absence de talent. Quand la forme est tellement convenue qu'elle est un procédé, quand la forme est si travaillée qu'elle devient de l'artisanat, quand la forme se déforme, quand l'auteur n'y reconnait ni père ni mère, quand l'émotion ne passe plus, alors l'art est raté. Le lard est athée  le cochon est tâté ..mais là je délire ma parole, je dis vague et mens, je m'emporte autant dans le vent que dans la tempête en aout  et la caravane passe.
Quand on prend une toile (blanche) le choix qui s'offre est infini mais il n'y aura qu'une création. Trancher dans les possibles, dans le vif du sujet ou dans le mort autant ! Les choix sont cornéliens alors mieux vaut se retirer et laisser faire le vent, l'esprit et se laisser guider par ce souffle si dérangeant qui veut qu'on lui obéisse tout en se laissant délirer, dériver, déranger, décoiffer, se salir, se brouiller. Il vient alors, si on a de la chance et de l'inspiration, une clarté dans les ténèbres, une lueur au fond de la perdition et peu à peu une voie se crée, une voix se laisse entendre qui mène ou elle mène et il arrive qu'on assiste au miracle : ca marche...ca court, ca arrive quelque part, c'est une surprise, une joie, une peine, une tristesse aussi de n'être que si peu, d'avoir juste été inspirée, de n'y être que pour peu. Mais la toile est là, elle touche, elle parle, se raconte ou se contente d'exister intensément quand son auteur expire enfin...
Combien de déprimes, de vides, de creux, de désillusions, de déceptions, de mépris, de mal pris, de flagellation on traverse quand il ne se passe rien ! Rien de rien et on regrette tout, tout en calant, en vouant aux gémonies l'idée idiote de s'être un jour acheté des pinceaux, des couleurs avec l'arrogance d'en faire quelque chose...de beau ? de touchant ? de décoratif ? d'expressif ? d'artistique toc ? des heures, des jours, des mois ou rien ne se passe, ou tout est remis en cause, en questions sans réponses. Moi, j'en passe et des meilleurs comme des pires...je transpire ! j'exsude l'amertume de ma nullité en goutte à goutte centripète, je me vide de ma substance.
Et puis la crise s'épuise...en mars ca repart ! un nouveau vent de giboulées vient à nouveau me décoiffer. Et moi de sourire....aux anges et aux démons déments qui m'ont fait plier et continuer.

mardi 9 avril 2013

nouveau départ


construire son futur ?


Un jour, une décision, un pari et hop une nouvelle aventure commence avec sa longue queue de conséquences telle une comète venue de loin, dont on ignore tout. Et on se jète à l'aventure :
Faire face, faire le dos rond, ouvrir les bras, lever le visage, regarder avant de traverser, tater la température, mettre sa petit laine, prendre un parapluie, jouer, rire, pleurer...faire des bilans et à nouveau faire le pari d'un changement de direction, d'un demi tour, d'une volte face, d'une réorientation.
La somme de ces ajustements et réajustements s'appelle vivre ! et vivre est une sacrée aventure...
Après la période tobogan, il y a l'arrivée (sur les graviers ? sur un nuage ?), peur et espoir se chevauchent au galop ne lâchant jamais la bride.
Il y a un an un hasard m'a tendu la main et ma vie a pris un virage radical, une réorientation efficace. Une nouvelle maison dans un nouveau continent, en jouant le jeu de la nouvelle vie, la résidence, l'immersion et l'intégration. Tout ne fût pas rose mais l'ensemble enthousiasmant. Création du lieu, des liens, des couleurs, des rencontres, des partages, des visites...Puis le froid est entré par les fentes du moral toujours fragile, chaque fissure fût exploitée et insidieusement le poids de la solitude, de l'isolement, du froid glacial des murs, du grondement des nuits de la cité ont remplacé les fous espoirs colorés. Rien de très grave qui eut mérité de claquer les portes, mais un inconfort à se projeter. Pas d'envie de créer le futur, ni de l'entrevoir, panne de futur, le projectionniste est entré en grève. Plus de sons, plus d'images, juste du gris et du vent au pays du soleil et de l'administration pernicieuse comme l'humidité.
Tout à coup ce qui faisait le sel devient le poison, le présent frissonne, le futur s'évapore, la peur s'installe, la déprime revient, chassée chaque jour à coup de remontrances mais telle un boomerang  re-frappe la face à chaque renvoi. Et les bras qui retombent...
L'efficace en moi cherche des solutions, des portes de sorties. A chaque idées le petit vélo de la tête me dénie le droit de jouir et m'impose le jugement qui pousse à souffrir et  punir les erreurs, les errances. Un changement de point de vue, un réajustement de trajectoire devient la trahison de la décision antérieure à qui on doit fidélité. Impressionnant comme conditionnement. "ce que tu as commencé, tu finiras"alors même que mes choix n'impliquent que moi.
Aucune solution n'est miraculeuse, pas de place pour la naiveté, seule face aux conséquences de mes choix, seule face aux décisions, aux reflexions. Là est la solitude, pas dans l'absence de compagnon, mais dans l'indifférence de la planète qui s'en fout que je tourne à gauche ou à droite et qui a raison !
L'errance de Laurence
qu'est ce que tu en penses ?
ses plaies c'est elle qui les panse
dans un immense silence