vendredi 6 février 2015

fin de course...

Ces qq jours autour de la grande vieillesse de maman ont mis en exergue des émotions latentes et le système émotionnel instauré par les parents ou plutôt par maman dont le moyen de régner consistait à diviser. Quelques thérapies plus tard on s'est cru plus forts que le système, on a décodé, debrieffé, déjoué et tenté de nier.  On a voulu créer des liens entre nous en surmontant le système. Plus forts que nos rivalités, que nos observations mesquines, que nos sarcasmes déglingueurs, que nos mises en étiquettes, que nos moqueries kalachnikoff, que nos complicité factices, que nos jeux de rôles, que nos mises en scènes de notre merveilleuse famille (dont chaque membre lutte à coup de lexomil ou de bon-dieu, de curé ou de psy, plus fort que la nature ou que le conditionnement .....je constate l'échec cuisant de cette volonté d'être "normaux" et "gentils".
Chez nous il n'y a pas de gentils, seulement des combattants plus ou moins actifs ou lassés. Le calme plat ne signifie pas l'harmonie mais le manque d'énergie ou d'imagination. 

Je remarque que je n'aime personne dans cette fratrie malgré mon désir d'y arriver. Je remarque que je ne me sens pas aimée ni acceptée telle que je suis. Je connais un grand nombre de mes étiquettes blessantes et enfermantes mais le pire c'est qu'il m'arrive d'en découvrir de nouvelles dont je n'avais pas connaissance et qui se sont tissées à mon insu, avec la complicité des autres. Ca fait mal et ça tue la confiance. Je ne crois personne dans le clan, je décode tous les mensonges ordinaires par omission, par travestissement de la vérité, par désir de nuire ; les manigances subtiles pour avoir raison contre les autres, pour se positionner en héros, en premier de la classe, en chouchou de maman. Qui est le meilleur ? qui va gagner l'amour inconditionnel ? Personne et c'est ça le plus triste. Ce combat à mort pour ne rien gagner que la division et la critique, ou encore l'incapacité d'appartenir au clan, au groupe, à la famille et plus largement à la société. Mon réflexe de protection fût certainement la non appartenance, le déni de ma place, le refus d'en être, le refus d'obédience, la marginalisation....et ainsi l'incapacité de m'engager à fond pour quoi que ce fût. Aussi prendre le pli du débranchement sous la forme d'une naïve sotte (imbécile heureuse)à qui on prête des plans de Macchiavel !

Aujourd'hui les coups reçus et le désespoir de parvenir à quelque harmonie que ce soit me poussent à rompre enfin. A me situer en dehors. A officialiser mon déplaisir à la présence de mes frères et soeurs, aux interactions et aux faux semblants plus ou moins agressifs ou sournois, les rejets hautains, les mises à l'écart, les mises au tribunal, les jugements sans avocats.
Je souhaite renoncer au partage des objets de la famille, ceux de l'appartement de maman, de ne garder que la valeur neutre et marchande d'un cheque ! Je ne veux pas transmettre ni distribuer des objets chargés de maléfices même si leur esthétique est bonne. Je ne souhaite pas partager de moments avec les uns ou les autres en groupe ou en privé car je perçois toutes les ficelles et futures utilisations de mes propos, de mes attitudes, de mon look, de mes actes. Les marionnettes qui me font face croient tirer les ficelles....je m'esquive ! Il n'y a personne !
J'observe chez moi le besoin de crier, de haïr à voix haute et officiellement...cesser d'étouffer mes sentiments par des jugements et des consignes de bienséance, de bonne morale etc....Ma part d'ombre veut que je la reconnaisse et l'endosse. Qu'elle s'exprime en direct et pas en sous main.  Je ne veux plus être  coupée en 2 entre mon soit disant devoir (dicté par les autres) et mon consentement propre.
Il y a dans ma famille des gens que j'apprécie de loin mais dont je ne partage pas la vie, ni des moments. C'est un intérêt très théorique. Et puis il y a des personnes que je ne peux pas accepter. Hors famille ce seraient des ennemis de classe, d'obédience...de tout ! Je ne leur souhaite aucun mal, mais je ne me souhaite pas le mal ressenti en leur présence et sous leur regard. Ces fréquentations factices n'apportent rien de bon à personne.
Il n'y a quasiment personne dont la compagnie me fait réellement plaisir, et vice versa. (Le vice versa...)
Ma seule soeur d'enfance est Z. et je dois maintenant accepter que nos efforts passés d'entente n'ont pas porté les fruits escomptés, la bonne volonté n'a pas gagné.... Je préconise d'arrêter de mettre la barre si haute de vouloir y parvenir quand cette tentative crée autant de douleurs, de passion et si peu de réel bonheur. je ne perçois aucune joie autre que de rigueur, mise en scène, aucune fidélité sincère et beaucoup de trahisons actives (fréquenter les gens avec lesquels on est en mauvais terme en cachette ou en déni ou encore en provoc, mal parler derrière le dos, penser mal et faire semblant) Mieux vaut se libérer de cette mission impossible et vivre nos parts d'ombre respectives, sans complexe et sans regret.


Ma position actuelle n'est pas d'être fâchée et en colère avec qui que ce soit, ou agressive. Je souhaite juste reprendre ma liberté et ne pas fréquenter ma fratrie, sans discrimination, personne ! Cette position peut paraitre choquante mais honnêtement elle soulagera aussi tout le monde. Je ne vais pas déclarer de guerre, ni déclarer ma position mais disparaitre de leur champ de vision et de projection. Ne pas exister encore plus fort et de manière délibérée. disparaitre...ne plus rien exiger ou demander !

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