mardi 9 avril 2013

construire son futur ?


Un jour, une décision, un pari et hop une nouvelle aventure commence avec sa longue queue de conséquences telle une comète venue de loin, dont on ignore tout. Et on se jète à l'aventure :
Faire face, faire le dos rond, ouvrir les bras, lever le visage, regarder avant de traverser, tater la température, mettre sa petit laine, prendre un parapluie, jouer, rire, pleurer...faire des bilans et à nouveau faire le pari d'un changement de direction, d'un demi tour, d'une volte face, d'une réorientation.
La somme de ces ajustements et réajustements s'appelle vivre ! et vivre est une sacrée aventure...
Après la période tobogan, il y a l'arrivée (sur les graviers ? sur un nuage ?), peur et espoir se chevauchent au galop ne lâchant jamais la bride.
Il y a un an un hasard m'a tendu la main et ma vie a pris un virage radical, une réorientation efficace. Une nouvelle maison dans un nouveau continent, en jouant le jeu de la nouvelle vie, la résidence, l'immersion et l'intégration. Tout ne fût pas rose mais l'ensemble enthousiasmant. Création du lieu, des liens, des couleurs, des rencontres, des partages, des visites...Puis le froid est entré par les fentes du moral toujours fragile, chaque fissure fût exploitée et insidieusement le poids de la solitude, de l'isolement, du froid glacial des murs, du grondement des nuits de la cité ont remplacé les fous espoirs colorés. Rien de très grave qui eut mérité de claquer les portes, mais un inconfort à se projeter. Pas d'envie de créer le futur, ni de l'entrevoir, panne de futur, le projectionniste est entré en grève. Plus de sons, plus d'images, juste du gris et du vent au pays du soleil et de l'administration pernicieuse comme l'humidité.
Tout à coup ce qui faisait le sel devient le poison, le présent frissonne, le futur s'évapore, la peur s'installe, la déprime revient, chassée chaque jour à coup de remontrances mais telle un boomerang  re-frappe la face à chaque renvoi. Et les bras qui retombent...
L'efficace en moi cherche des solutions, des portes de sorties. A chaque idées le petit vélo de la tête me dénie le droit de jouir et m'impose le jugement qui pousse à souffrir et  punir les erreurs, les errances. Un changement de point de vue, un réajustement de trajectoire devient la trahison de la décision antérieure à qui on doit fidélité. Impressionnant comme conditionnement. "ce que tu as commencé, tu finiras"alors même que mes choix n'impliquent que moi.
Aucune solution n'est miraculeuse, pas de place pour la naiveté, seule face aux conséquences de mes choix, seule face aux décisions, aux reflexions. Là est la solitude, pas dans l'absence de compagnon, mais dans l'indifférence de la planète qui s'en fout que je tourne à gauche ou à droite et qui a raison !
L'errance de Laurence
qu'est ce que tu en penses ?
ses plaies c'est elle qui les panse
dans un immense silence

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire