jeudi 16 mai 2013

Ouf je reste !

Quand j'ai ressenti les gens qui visitaient ma maison comme des envahisseurs je me suis posé des questions..ou plutôt j'ai cessé de m'en poser : j'avais la réponse ! Je n'ai pas envie de vendre...
J'ai seulement besoin de revisiter mes habitudes de vie, mes besoins, mes manques : ma famille principalement...et bien sur quelques amis.
Mais ma vie ici c'est aussi l'occasion de recevoir des tas de gens, d'amis, de connaissance, d'hôtes que je ne voyais pas de cette manière et avec cette intensité, cette qualité auparavant. Entre les visites je suis libre, je suis créative, je peux rêver en toute quietude. Cette maison est le lieux de tous ces possibles là. C'est aussi le point de départ de balades dans le Maroc, à quelques heures de route, dans des endroits magnifiques voire merveilleux.
Personne ne peut m'obliger à subir cette maison...surtout moi. C'est là la plus grande liberation : je ne dois rien à personne, je ne dois pas justifier un choix par un devoir, je ne dois pas m'imposer une punition pour avoir décidé abruptement une option de vie imprévue et fantasque. Ma maison est un plus, pas une prison. Je suis libre d'en profiter, libre de ne pas en souffrir plus que de raison. J'ai le droit de rentrer en Europe, d'y passer autant de temps que je veux, de ne pas passer tout mon temps ici ! A moi de me laisser guider par une alternance positive.
Quand je suis trop longtemps ici, je me coupe trop des enfants et certains écarts se creusent. D'autres au contraire se comblent quand la sur-cohabitation laisse la place à une délicieuse distance. Les liens changent de forme, à moi de garder une harmonie dans le changement.
Ma maison est pleine de charme, de lumière, de couleurs, de potentiel, d'accueil, de silence, de vie aussi....et la vue depuis la terrasse est unique, précieuse.
La cité est une enclave elitiste. Seuls les habitants en sentent le pouls qui rythme sa vie, parfois calmement, parfois fiévreusement et même violemment aussi ! Ce pouls marque une appartenance, une familiarité, une sororité (fraternité) qui me donne le sentiment d'être importante, vivante, accueillie, protégée mais parfois sollicité dans une sorte d'exigence qu'on exerce seulement sur les proches.
Cette maison me donne donc une forme de famille. Je me sens des liens, des devoirs, des privilèges.
Et comme dans toutes les familles, il est classique d'avoir besoin d'air et de retour sur soi, besoin de ne pas y être, pour mieux y revenir !!

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